07 janvier 2006

Accompagner les élèves

Bien sûr, proposer des situations mathématiques complexes à des élèves (surtout s'ils sont en difficulté) doit se faire avec un maximum de précautions pour éviter que ces élèves se retrouvent en situation d’échec. Marie-Jeanne PERRIN-GLORIAN préconise d’être attentif aux points suivants :

- La résolution de problèmes complexes ne peut se concevoir qu’en s’appuyant sur des connaissances anciennes et des techniques assez solides, même si c’est pour les remettre en question.

- Il faut élaborer des problèmes qui peuvent jouer un rôle de référence tout en permettant une gestion de la complexité des situations proposées aux élèves suivant les différents moments de l’apprentissage. Nous avons dénoncé le cercle vicieux qui amène à simplifier les problèmes proposés aux élèves faibles jusqu’à les vider de leur sens. Cependant, il n’est pas raisonnable non plus de leur proposer des problèmes qu’ils ne peuvent pas démarrer.

- On peut proposer une situation complexe sur laquelle on laisse les élèves chercher sans leur fournir la solution, puis proposer un problème plus simple qui aide à la solution du problème précédent. (1)

Il convient donc de choisir soigneusement une situation complexe mettant en jeu des compétences de l’élève, pouvant servir de référence, dans laquelle les élèves peuvent rentrer et que l’on peut éclairer à l’aide d’un problème plus simple.


En suivant J.BRUNER, l'enseignant devra étayer l'élève par :

- la présence d'une phase initiale dans le processus destinée à obtenir l'adhésion de l'apprenant à la tâche (enrôlement, engager l’intérêt et l’adhésion),

- la réduction par le tuteur des degrés de liberté (réduction de l’ampleur de la tâche),

- le maintien par le tuteur de l'orientation vers un objectif défini,

- des efforts de la part du tuteur pour appeler l'attention de l'apprenant sur les caractéristiques déterminantes de la tâche (pour une bonne réalisation de la tâche, mais aussi pour que la tâche participe bien de l'apprentissage car on ne réalise pas des activités pour elles-mêmes mais en vue d'apprentissages),

- un contrôle de la frustration (qui est nécessaire parce qu'elle est l'un des moteurs de la découverte mais qui peut devenir un obstacle),

- la présentation de modèles de solutions (et non de solutions) par le tuteur (qui s'appuie sur les essais antérieurs de l'apprenant pour esquisser ces modèles). (2)

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(1) PERRIN-GLORIAN M.J. (1993) : Questions didactiques soulevées à partir de l'enseignement des mathématiques dans des "classes faibles" Recherches en didactique des mathématiques , n°13/1.2.

(2) J. S. Bruner, Le Développement de l'enfant, savoir faire, savoir dire, "La conscience, la parole et la zone proximale: réflexions sur la théorie de Vygotsky", PUF, 1983

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour le site en général, Je prépare le CAPASh cette année et toute les aides sont intéressantes à prendre. J'ai lu sur le blog pas mal de situations que j'aimerai mettre en place. Je prends un groupe de CE1 après les vacances de printemps et lasituation "tous les doigts...) me semble très intéressanteet je pense la mettre en place.

Stéphanie a dit…

De rien, ce blog est fait pour ça... N'hésite pas à me contacter si tu as des questions et pour me faire part de ton expérience.